La Cappadoce est une des régions de la Turquie qui a subi une des plus grosses explosions touristiques au courant des dernières années. Ses paysages et son patrimoine historique sont uniques. En 1985, l’UNESCO a inscrit la Cappadoce sur la liste des sites protégés du patrimoine de l’humanité. La présence des montgolfières n’est pas, non plus, étrangère à cette explosion de touristes.
Après plusieurs tergiversations, nous avons finalement, bous aussi, décidé de céder à la tentation et de faire ce que des centaines d’autres personnes font quotidiennement. Nous avons décidé d’embarquer dans un panier d’osier et de flotter à plusieurs milliers de pieds d’altitude au-dessus de cette région magnifique.
Il faut le dire, un tour de montgolfière est une expérience inédite. Ça donne l’effet de flotter plus que voler. Les pilotes de la Cappadoce sont probablement parmi les meilleurs au monde et ils se fraient un chemin à travers les quelque deux cents ballons qui sillonnent le ciel chaque matin.
Pour faire un tour de montgolfière, il faut se lever tôt, très tôt! 3h30 du matin dans notre cas. L’autobus de la compagnie vient vous chercher à votre lieu de résidence en mini bus et fait un plus ou moins court trajet à travers les villages environnants pour ramasser d’autres touristes.
Vient ensuite un petit déjeuner composé de quelques croissants, des fruits et du thé. Toujours du thé. Petit aparté, préparez-vous à boire du thé. Le thé est la marque de l’hospitalité turque. On vous en offrira partout, parfois même à la station-service lorsque vous mettez de l’essence. Petit conseil. Acceptez! Qui sait les rencontres inusitées que vous ferez. Les conversations fortuites que vous aurez. Pour notre part, on a jasé politique avec des Turques vivant maintenant en Allemagne. On est resté assis quinze minutes avec le tenancier d’un petit magasin de noix au Kurdistan sans pouvoir échanger un mot, mais en échangeant plusieurs sourires emplis de réel bonheur de se croiser sur le chemin.
Mais bon, continuons. La Cappadoce et les montgolfières. Comme je disais, c’est une expérience unique. Aucun regret. Sauf que… Sauf que, ça te tue une région des montgolfières. C’est beau en maudit dans le ciel et du ciel. Mais, au sol, la logistique nécessaire pour conduire au départ et à l’arrivée montgolfières et touristes, ça te rase littéralement des montagnes. Deux cents ballons et une dizaine de personnes (douze au maximum) par montgolfières, ça fait du monde à déplacer.
Pour aménager suffisamment de pistes de décollage et d’atterrissage, plusieurs valons ont été aplanis. Des champs d’agriculteurs ont été réquisitionnés. Le paysage idyllique, magique, a fait la place, a cédé la place aux hordes de preneurs de selfies à mille pieds d’altitude.
Le contraste est fort avec l’architecture signature de la région : les maisons grottes construites à flanc de montagnes ou dans les vallées. C’est que la Cappadoce fut un lieu privilégié des premiers chrétiens. Persécutés partout dans les régions et empires avoisinants, les chrétiens se sont réfugiés dans d’impressionnantes demeures creusées à même le roc. On y trouve des chapelles de plus de mille ans. Des villes souterraines pouvant abriter jusqu’à trente milles habitants. Bref, on est loin de l’austérité et de la piété des précédents résidents de la région… Mais, maudit que c’était beau quand même!
Source Wikipedia:
Antiquité
La Cappadoce (en turc : Kapadokya ; grec moderne : Καππαδοκία ; en arménien Կապադովկիա) est une région historique de Turquie située au centre de l’Anatolie.
La Cappadoce fut intégrée à l’Empire des Hittites au IIe millénaire av. J.-C. : ils y établissent leur capitale Hattusha (actuelle Boğazkale, mieux connue sous son nom antérieur Boğazköy, parfois noté avec l’orthographe francisée Boghaz Keui). La région est alors une zone traditionnelle de commerce avec les Assyriens, à cause de ses mines (or, argent, cuivre), comme l’attestent notamment les très nombreuses tablettes en cunéiforme découvertes sur le site de la ville hittite de Kanesh (actuellement Kültepe) ; la région, alors habitée par les Louvites, apparaît sur certaines tablettes sous la dénomination de Kitsuvatna1. Vers 1200 av. J.-C., l’Empire hittite s’écroule, envahi par les Peuples de la mer et les Phrygiens. Vers -1100, la Cappadoce est conquise par le roi assyrien Téglath-Phalasar Ier. Au ixe siècle av. J.-C., elle est reprise par les Phrygiens, puis est dominée par la Lydie à partir de -696. Viennent ensuite les Mèdes (au nord-est) et les Cimmériens (au sud-ouest), qui font quelques incursions dans le reste du pays dans les années -650-630. En -546, la Cappadoce est conquise par Cyrus le Grand et intègre l’Empire perse. À la fin du vie siècle av. J.-C., Darius l’inclut dans la troisième satrapie.
Les Perses appellent le pays Katpatuka (« pays des chevaux de race », étymologie douteuse d’autant que la région n’a jamais été réputée pour ses chevaux. Le chercheur Olivier Casabone (IFEA 2016) suggère la transcription de Katpatuka en « pays des plaines d’en bas »), dont dérive directement le toponyme« Cappadoce » ; les Grecs, quant à eux, donnent aux Cappadociens le nom de « Syriens blancs » (Λευκόσυροι). Bien que vassale de l’Empire perse, la Cappadoce continue à être gouvernée par ses propres dirigeants, organisés en une aristocratie de type féodal. En 330 av. J.-C., elle devient indépendante sous le roi Ariarathe Ier, qui reconnaît symboliquement la suzeraineté d’Alexandre le Grand et fonde une dynastie.
Sous Ariarathe IV ont lieu les premiers contacts avec Rome. La Cappadoce devient alors l’alliée des Romains contre les Séleucides, mais elle est vaincue. Suit une période confuse, au terme de laquelle la dynastie d’Ariarathe disparaît dans les guerres contre le royaume du Pont. En 92 av. J.-C., Rome vient au secours du royaume de Cappadoce pour repousser le roi du Pont Mithridate VI, qui s’en était emparé, et rétablir le pouvoir d’Ariobarzane Ier, appelé par les Grecs Philoromaios (« ami des Romains »). La Cappadoce, avec opportunisme, soutient successivement Pompée, Jules César, Marc Antoine et enfin Octave. En 17, par suite de la disgrâce du roi Archélaos, la Cappadoce est intégrée par Tibère à l’Empire romain, dont elle devient une province impériale, à laquelle sont bientôt incorporées les régions du Pont et de l’Arménie Mineure. Au ive siècle, la province est amputée de ces territoires par les réformes de Dioclétien et Constantin.
Sous la domination romaine, la région s’hellénise et se christianise : au cours des années 48 à 58, saint Paul longe ou traverse le pays au cours de ses trois voyages. Le christianisme s’y répand aux iiie et ive siècles, malgré les persécutions de Dioclétien de 303–304, dont Eusèbe de Césarée est le témoin2. Dans la seconde moitié du ive siècle, sous l’impulsion de Basile, évêque de Césarée (Kayseri), de nombreuses petites communautés monastiques s’implantent dans la région. Basile s’oppose à l’arianisme qui est alors en plein essor et qui a les faveurs de l’empereur Valens. Pour affaiblir l’autorité de Basile, Valens divise la Cappadoce en 371, détachant d’elle un vaste territoire dont il fait la Cappadoce Seconde et dont il confie l’autorité religieuse à un évêque arien (évêché de Tyane, à proximité de l’actuelle Niğde). En 536, Justinien crée l’évêché de Mokissos (actuellement Kırşehir) ; basiliques et oratoires se multiplient.
Le Moyen Âge
Au viie siècle l’est de la Cappadoce est envahi plusieurs fois par le califat arabe des Omeyyades ; en 647, Moawiya, gouverneur de Syrie, s’empare de Césarée. Le pays est intégré au thème des Anatoliques, avant d’être érigé en thème de Cappadoce au xe siècle. Les raids arabes harcèlent la Cappadoce jusqu’au ixe siècle, ce qui explique la multiplication des souterrains dans la région, refuges qui, pour certains, existent depuis de nombreux siècles3. Les tufsvolcaniques faciles à creuser et l’existence de sources permettent le creusement de véritables villes souterraines, avec greniers, étables, citernes, bassins, réfectoires, églises, habitations4.
Conformément au traité de Lausanne de 1923, les Cappadociens chrétiens sont expulsés du pays vers la Grèce, des musulmans de ce pays l’étant vers la Turquie. Contrairement aux Pontiques, ces « Roum », étrangers aux accords internationaux, vivent en très bonne entente avec leurs voisins musulmans, n’hésitent pas à leur confier leurs affaires et partent à regret dans l’idée d’un prochain retour. Ils sont majoritairement turcophones6 mais avec eux s’en vont les tout derniers locuteurs de la langue cappadocienne, laquelle subsiste encore aujourd’hui en Grèce. Le tabou portant sur les origines des nouveaux habitants jette en Turquie un silence sur le patrimoine chrétien7. En revanche, au cours des années 1920 et 1930, l’Europeredécouvre la Cappadoce, en particulier à partir de l’œuvre du jésuite français Guillaume de Jerphanion8, qui publie ses études sur les églises de la région. Cet ouvrage est un élément important dans la constante croissance du tourisme qui démarre dès les années 1950. En 2005, selon les chiffres officiels, 850 000 étrangers et un million de Turcs ont visité cette partie du pays, entraînant l’expansion des artisanats locaux du tapis et de la céramique.
Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cappadoce
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