En mars 2018, lors de mon voyage au Mexique, je suis retourné rencontrer les gens de Maiz. Au cours de cette deuxième rencontre, j’ai fait la connaissance de Sergio qui est maintenant disparu depuis deux mois. La disparition Sergio Rivera Hernández, militant d’origine nahua, est survenue le 23 août 2018 dans un contexte de répression de plus en plus grande des voix dissidentes dans la région de Tehuacan. Sergio avait reçu à plusieurs reprises des menaces visant à faire taire son opposition au projet hydroélectrique Coyolapa-Atzatlán, composé de trois barrages uniquement destinés à alimenter les activités de la minière mexicaine Autlán. Ses proches craignent pour sa sécurité et son intégrité physique.
La disparition de Sergio a été dénoncée par le CISO (Centre International de Solidarité Ouvrière) et plusieurs autres organisations. Omar Esparza du Maiz et Martin Barrios de la Commission de défense des droits du travail et des droits humains de la vallée de Tehuacan sont venus dans la région de Montréal pour une série de conférences pour parler des conflits en cours et de sa disparition.
Maiz est un regroupement de citoyens et de citoyens de l’État de Puebla et d’Oaxaca. Principalement composée de militant-e-s autochtones, cette organisation lutte pour la défense et la préservation de leurs territoires contre les développements miniers et hydroélectriques.
Message de Omar Esparza, militant de Maiz (traduction):
Aujourd’hui, nous nous sommes rencontrés deux mois après la disparition de Sergio Rivera Hernández. Certains pensent qu’il sera oublié, d’autres insistent pour dire que les autorités ont l’obligation de localiser et de nous ramener notre compagnon vivant.
Nous savons que derrière cela se trouvent la minière et ses employés, la disparition de Sergio était en plein jour, les gens regardaient ceux qui l’avaient emmené et certains ont été arrêtés, mais ils ne le sont pas tous. Il manque les véritables responsables et nous espérons que les autorités feront bientôt quelque chose.
Derrière les faux profils et les campagnes contre nos camarades, on cherche à nous intimider. Nous ne sommes pas des gens qui nous cachent, nous avons toujours été confrontés. Nous savons contre qui nous nous battons, mais le combat pour la rivière, la vie et la nature est plus grand que leurs ambitions. Dans cet Eden se trouvent nos divinités et nos gardiens.
Les choses tomberont sous leur propre poids. La terre a été et devrait appartenir à ceux qui la travaillent, à ceux qui en prennent soin, Sergio Rivera Hernandez, deux mois après ta disparition, tu es toujours PRÉSENT.
Parce que je vis, ils l’ont pris et je le vis, nous le voulons.
En décembre 2017 et en mars 2018, je suis allé au Mexique pour document les violations des droits humains des travailleurs et travailleuses ainsi que celles des peuples autochtones. Vous pouvez voir les projets liés à ces voyages ici.
Je travaille présentement sur plusieurs projets liés aux usines de vêtements de la région de Tehuacan. La publication de ces projets est à venir.
Voici les liens vers les projets publiés : https://ericdemers.com/projets-photos-d-eric-demers/
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